Même si notre société se déclare totalement égalitaire, on sait combien la condition des femmes est souvent très inférieure à celle des hommes. Heureusement, certaines associations luttent contre cet état de fait : par exemple le Groupe Orsay, qui a choisi, depuis 35 ans, de fonder son action sur la Bible et la théologie.

Le Groupe Orsay tire ses origines du réseau « Jeunes Femmes », né au sortir de la dernière guerre. Cet espace de rencontre et de libre réflexion, devenu incontournable pour bien des protestantes – mais aussi des catholiques et des non croyantes –, a compté dans les années 1970 jusqu’à 10 000 membres. Le mouvement s’est peu à peu sécularisé et celles qui souhaitaient poursuivre l’étude de la Bible et de la théologie, encouragées par Madeleine Barot, ont décidé de faire scission. C’est ainsi que le Groupe Orsay a vu le jour.

Dès 1979, il organisait à Orsay des colloques qui furent autant de joyaux ciselés avec précision, dont les actes ont été publiés. Quelques titres : « Les femmes et l’Église » ; « Notre corps de femme entre liberté et solidarité » ; « Droits et cultures : Françaises, immigrées, étrangères – quel avenir pour les femmes ? » ; « Nos convictions et nos solidarités face à l’actualité (être lucides et espérer) ». C’est un groupe de réflexion, toujours en appétit de travaux d’exégèse, d’analyses des mentalités et des sociétés, d’informations sur la condition des femmes aux quatre coins du monde… Un groupe relié à de nombreux réseaux internationaux et œcuméniques et informant à son tour au travers de son bulletin : Les Échos du Groupe Orsay. S’y sont retrouvées, selon les occasions, des réformées, des catholiques, des adventistes, des femmes d’Afrique et d’Europe du Sud, des amies juives également.

À partir de 1991, eut lieu cette rencontre, improbable, avec de jeunes musulmanes installées en France, pratiquantes et désireuses d’échanger avec des chrétiennes convaincues. Malgré la différence des cultures et des générations, un dialogue s’est instauré. Il fut sincère, passionné, riche et durable. Ces dernières années, les musulmanes sont reparties vers d’autres engagements mais n’ont pas renié celles avec qui elles avaient lu, ensemble et pendant de longues années, la Bible et le Coran. D’autres colloques ont valorisé les expériences et compétences de femmes, souvent agnostiques, engagées dans des actions sociales initiées par des municipalités dans des quartiers défavorisés. […]