Voici venu le temps du stress pour nombre d’animateurs de catéchèse ou d’école biblique. Une sorte de lassitude s’insinue parfois dans les familles à l’approche de Noël et à la perspective des efforts qu’il faudra fournir durant décembre pour que la fête soit conforme aux attentes. Moniteurs et catéchètes peuvent aborder cette période avec circonspection, surtout si depuis septembre les enfants suivent un programme construit qui n’a pas forcément de lien avec Noël.

Des ponts entre les textes

Pour ceux dont l’habitude est de préparer une intervention des enfants au culte précédant les vacances, il faudra soit interrompre le programme trimestriel pour se consacrer à la naissance de Jésus, soit insérer ce programme dans Noël. Quand on suit le parcours d’Abraham ou de Moïse, cela n’a rien d’évident et paraît décalé.

Bien sûr, des ponts existent entre les textes bibliques, particulièrement entre l’Ancien et le Nouveau Testaments. On peut toujours mettre en scène l’amour et la promesse divine qui traversent les Écritures. Mais l’adaptation nécessaire semble artificielle, et voir surgir sur scène un prophète antique ou le Joseph de la Genèse avec ses frères crée plus de trouble que de sens.

Partager entre générations

La force du culte est de regrouper les générations lors des célébrations parents-enfants où chacun a l’occasion de réfléchir aux mêmes histoires. Certaines équipes d’animation ont ainsi proposé d’associer les adultes à la réflexion des plus jeunes en reprenant ensemble une partie du programme d’école biblique, qui pouvait rencontrer l’expérience des plus anciens, avec peut-être le secret espoir que des conversations se noueraient ensuite en famille. Travailler entre générations est ainsi devenu au fil des années un objectif prioritaire.

Faire des liens entre une histoire ancienne et Noël peut paraître à première vue difficile. Mais tous les textes ou presque se répondent, par symboles ou figures interposés. Le récit d’Abraham par exemple ne déroge pas à la règle : une similitude existe notamment entre sa femme Sarah et … Élisabeth, future mère de Jean-Baptiste et tante de Marie. La promesse divine est accueillie alors même qu’elle touche des femmes trop âgées pour enfanter. Que la Parole de Dieu puisse ainsi franchir les limites de l’impossible pourrait à la fois intriguer les enfants et inciter les parents à réfléchir aux doutes et aux bénédictions qu’ils ont été amenés à vivre au fil du temps.

L’histoire continue d’interroger

La figure de Moïse peut être un autre exemple d’inspiration pour une célébration centrée sur le panier où il fut déposé sur le Nil et son parallèle de la crèche, signes d’une intervention divine qui instille la vulnérabilité au cœur de l’humanité pour la changer : sujet sensible pour beaucoup d’adultes. Chercher des liens peut même devenir un exercice en soi, où petits et grands goûteront aux mêmes symboles. Il y a quelques années, une équipe avait ainsi créé un atelier au début de l’Avent pour préparer la communauté au culte des enfants.

Alors que décembre est traditionnellement le mois de la préparation et, pour certains, de la lassitude devant les habitudes familiales, l’école biblique peut ainsi proposer à l’ensemble de la communauté une expérience singulière de rencontre sur des thèmes essentiels de la vie des grands et des petits, pour éviter le grand écart entre les programmes et la crèche.