Le rapport entre la tradition et l’actualisation des différents éléments liturgiques de nos cultes est une question récurrente. Cette problématique a des accents très protestants. Dès les origines, la Réforme a voulu un retour aux sources, une fidélité retrouvée à la Bible et aux Pères. Ce mouvement se tournait vers l’amont avec l’idée que plus un fleuve s’éloigne de sa source, plus il risque d’être pollué. Mais, simultanément, la Réforme a toujours voulu regarder vers l’aval ; il s’agissait là de s’adresser directement (sacerdoce universel) aux fidèles et cela de manière compréhensible pour tous (abandon de la messe et de la Bible en latin). Un souci des contextes et de l’aujourd’hui du culte orientait la Réforme. On pourrait reprendre à ce sujet la formule de Jean Jaurès : « C’est en allant vers la mer qu’un fleuve est fidèle à sa source ».

La prédication fait partie de la liturgie

On a prétendu que le culte vivait un équilibre harmonieux dans la mesure où, de toute façon, la liturgie y représentait la tradition et la prédication l’actualisation. Cela est faux. On oubliait là que la prédication fait partie de la liturgie et qu’on peut montrer sa part de fidélité à des traditions. […]